Soutenir le retour au travail après un arrêt de travail en raison d’un trouble dépressif : pourquoi et comment faire en soins primaires ?
Chantal Sylvain
Ph. D. Centre d’action en prévention et réadaptation de l’incapacité au travail (CAPRIT), Centre de recherche – Hôpital Charles-Le Moyne
Marie-José Durand
Ph. D. Centre d’action en prévention et réadaptation de l’incapacité au travail (CAPRIT), Centre de recherche – Hôpital Charles-Le Moyne
Résumé
Ces dernières années, les troubles dépressifs sont devenus l’une des principales causes d’absence au travail. Pour les personnes concernées, le risque d’incapacité prolongée au travail est bien réel et engendre des coûts considérables sur les plans humain et social, sans parler des coûts financiers. Malgré son importance, la question du retour au travail (RAT) est rarement présentée comme étant prioritaire à considérer dans l’intervention clinique, notamment par les intervenants des soins primaires. Par conséquent, ces derniers ont peu d’indications concernant l’intervention à préconiser pour favoriser le RAT en temps opportun et ils peuvent même s’interroger sur la pertinence de viser un tel objectif.
Cet article a pour but de proposer des balises aux intervenants des soins primaires en répondant à la question suivante : pourquoi et comment les intervenants des soins primaires doivent-ils soutenir le RAT après un arrêt de travail en raison d’un trouble dépressif ? La première partie de l’article permettra de faire un survol des connaissances actuelles soutenant la pertinence d’intervenir précocement pour prévenir l’incapacité prolongée de travail suite à un arrêt de travail en raison d’un trouble dépressif. En deuxième partie, nous présenterons un ensemble de principes devant guider l’intervention de retour au travail et en proposerons des illustrations adaptées au contexte des soins primaires. Nous nous appuierons pour ce faire sur des travaux de recherche récents réalisés en contexte québécois.
Mots clés : trouble dépressif, retour au travail, incapacité au travail, soins primaires, réadaptation au travail
Abstract
Supporting the return to work following sick leave for a depressive disorder: why and how?
Depressive disorders have become one of the main causes of sick leave in recent years. For the individuals concerned, the risk of long-term work disability is very real and generates considerable human and social costs, not to mention financial costs. Despite its importance, the issue of the return to work is rarely presented to primary care professionals, among others, as a priority to be factored into their clinical interventions. The latter thus have very few guidelines to help them choose the best intervention for promoting a timely return to work and may even question the relevance of such an objective.
The purpose of this article is therefore to propose a set of reference points for primary care professionals by answering the following question: why and how should the return to work be supported following sick leave for a depressive disorder? The first part of the article provides an overview of current knowledge that supports the relevance of early intervention to the prevention of long-term work disability. The second part proposes a number of promising interventions for achieving this objective and feasible for primary care professionals. These proposals are based on recent research work by our team.
Keywords: depressive disorders, return to work, work disability, primary care, occupational rehabilitation
Auteurs : Chantal Sylvain et Marie-José Durand
Titre : Soutenir le retour au travail après un arrêt de travail en raison d’un trouble dépressif : pourquoi et comment faire en soins primaires ?
Revue : Santé mentale au Québec, Volume 42, numéro 1, printemps 2017, p. 305-318
URI : http://id.erudit.org/iderudit/1040256ar
DOI : 10.7202/1040256ar